Pyrénées-Orientales : les députés catalans approuvent le retour des néonicotinoïdes

  • Malgré l'opposition des syndicats d'apiculteurs, les néonicotinoïdes font leur retour temporairement sur le marché. Malgré l'opposition des syndicats d'apiculteurs, les néonicotinoïdes font leur retour temporairement sur le marché. L'INDEPENDANT INDEPENDANT / L'INDÉPENDANT

Publié le 08/10/2020 à 09:34 / Mis à jour le 08/10/2020 à 10:16S'ABONNER 1 commentaireEnvironnementPolitiquePerpignan

Les quatre députés des Pyrénées-Orientales ont approuvé le projet de loi à l'Assemblée nationale visant à la remise sur le marché partielle de certains produits phytopharmaceutiques jugés par les associations environnementales comme responsables, entre autres, de la surmortalité des abeilles. 
 

À un an et demi de la présidentielle, les principales formations politiques ont voté le 6 octobre en faveur de la réintroduction temporaire des néonicotinoïdes. Ces produits, utilisés depuis les années 90, représentent un tiers des ventes de pesticides dans le monde. Ils sont très critiqués par les associations écologiques et les apiculteurs car ils seraient responsables de la surmortalité des abeilles. Ils s'attaqueraient au système nerveux central des abeilles, les désorientant, et altéreraient la fécondité des mâles. 

Toujours est-il que cette mesure a été décidée par le gouvernement afin de répondre à la crise agricole que subit la filière de la betterave française. Malgré l'absence de ce type de production dans les Pyrénées-Orientales, les quatre parlementaires du département ont tous décidé de voter cette réintroduction sur le marché pour une durée de trois ans. C'est le cas des trois députés LREM Romain Grau, Laurence Gayte et Sébastien Cazenove, à l'instar des groupes de la majorité présidentielle qui a toutefois connu sur ce vote un record de défections depuis le début du quinquennat. 

Des discordances que n'aura pas connues le Rassemblement national, puisqu'à l'unanimité de ses membres, le groupe, dont fait partie Catherine Pujol, élue députée depuis que Louis Aliot est maire de Perpignan, a voté en faveur de ce texte soutenu par le puissant syndicat agricole la FNSEA. 

Un choix que dénoncent la France insoumise et son représentant départemental Françis Daspe. "Les députés des Pyrénées-Orientales font preuve d’une belle cohérence dans leurs convictions en matière de protection environnementale et sanitaire des populations. En effet, celle-ci passe visiblement après les intérêts des betteraviers et de l’industrie sucrière. Peu importe que les abeilles en payent au final le prix fort. C’est de manière cynique et décomplexée qu'ils apportent de la sorte leur soutien aux lobbies de la chimie. Nous sommes confrontés à des empoisonneurs conscients de leurs actes et uniquement préoccupés par leurs profits. Ce décalage ne doit plus faire illusion auprès des populations".Julien MarionVOIR LES COMMENTAIRES