A propos du « tuyau » voici copie de la lettre adressée par un écologiste à Christian Bourquin

L’Accent du Sud nous entretient régulièrement, et encore dans le numéro de septembre 2013, de la construction d’un tuyau, nommé « Aqua Domitia » par les communicants, en vue de permettre à certains viticulteurs, de l’Hérault notamment, d’arroser leurs vignes avec l’eau du Rhône. Or il est de notoriété publique que cette dernière n’est pas potable, chargée qu’elle est de métaux lourds, de PCB, et autres polluants d’origine humaine, et que la consommation des poissons du Rhône est interdite. Je remarque que ce numéro de septembre 2013 de l’Accent du Sud nous informe sur le débit, la quantité, et jamais sur la qualité de l’eau transportée. Est-elle traitée, captée avec des précautions particulières ? Aucune information là-dessus, ni sur le budget d’une éventuelle station d’épuration. Je ne pense pas que la Région pourra indéfiniment balayer cette question sous le tapis.

Personnellement, je m’abstiens soigneusement de consommer régulièrement des fromages de Savoie ou de Corse, puisque je n’ai aucune information sur la charge de ces derniers en radioactivité rémanente due à Tchernobyl, alors que ces deux régions sont celles où elle est la plus forte en France. Devrai-je cultiver la même attitude vis-à-vis des vins de l’Hérault, fussent-ils biologiques ? Evidemment, je ne me satisferai pas du simple respect de normes fixées par des spécialistes aux ordres, sachant, et cela aussi commence à être de notoriété publique, que les faibles doses de polluants longuement absorbées sont aussi, voire plus dangereuses, via des phénomènes endocriniens, que des quantités plus significatives ingérées en une fois. Par ailleurs, je suis certain que je ne suis pas le seul à me poser ces questions. Il y a trop de cancers, de maladies auto-immunes et autres déséquilibres chroniques pour qu’un certain nombre de concitoyens, de la Région et d’ailleurs, ne s’interrogent sur la préservation de leur santé future. Libre à vos communicants de considérer que cet effectif est négligeable, mais rien ne prouve qu’il le restera indéfiniment. De toute façon, nous ne souhaitons pas être la cible d’une communication visant à nous faire consommer envers et contre tout, mais seulement recevoir une information adulte et responsable sur ces questions vitales.

Jean Monestier